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La rédactrice en chef Kewi m’avait dit

 

-       "Darky ça te dit un petit voyage au soleil ? Sur l’île de beauté. Ca te fera un beau voyage, en plus au frais du journal. On a réussi  a avoir une interview du  secrétaire du PRC,  ce ne fut pas facile mais avec des valises on arrive à tout."

 

Oui j’avais accepté, j’adore le terrain mais si en plus je peux joindre l’agréable au travail pourquoi pas ! La Corse, quel bel endroit mais la dernière phrase de Kewi m’avait paru plus que suspecte. On avait acheté une interview ? J’étais encore novice dans le milieu donc je préférais me taire et ne pas relever ses propos.

 

Le Parti Radical Corse,  parti assez bizarre, qui se revendique corse mais qui était partout sur le territoire en France et de moins en moins en Corse. C’était plutôt étrange...

 

Mais que voulaient-ils ? Envahir la métropole ?  Qu’est-ce-qui se cache réellement derrière ce parti ?? Une nouvelle mission pour Darky !

 

 

Et voilà pourquoi ce matin je me retrouve dans l’avion en première classe à destination de Bastia, à travailler sur le dossier de ce parti… Trop de choses bizarres dans ce dossier,  explosions à répétition, électeur fantôme, trésors cachés dans le maquis … malgré tout l’intérêt que je porte à mon enquête  je ne peux résister à un petit somme dans l’avion.

Est-ce déjà le rythme corse qui m’envahit ?

 

11h20

 

Une hôtesse me réveille et me dit que nous sommes arrivés à Bastia et me souhaite un bon séjour en CORSE.

 

11h40

 

J’attends ma valise, c’est toujours très long. Puis,  je me dirige pour prendre mon taxi afin de regagner l’hôtel. Mais dès que je suis dehors, un groupe d’hommes en cagoules noires m’entoure et l’un d’eux me dit :

 

- "M.Darky de Kronik ?

 

- Oui lui …même"

 

Je commence à comprendre  que mon séjour ne sera pas celui que j’espérais.

 

-      "Veuillez nous suivre !"

 

Ai-je vraiment le choix ? Non je ne crois pas. Entouré de ces gorilles encagoulés on m’enfourne dans une voiture et on me bande les yeux.

 

-         "Ce n’est pas qu’on n'a pas confiance en vous M. Darky mais le patron préfère …"

 

Le patron, un certain Ludu d’après le dossier. C’est avec lui que j’avais rendez-vous.

 

Je suis  assis dans une Mercedes climatisée, les yeux bandés, coincé entre deux gorilles.

 

Je tiens à ma valise comme si elle allait  venir me sauver de ce guet-apens.  Et je repense aux mots de Kewi « Darky ça te dit un petit voyage au soleil ? Sur l’île de beauté. » …

 

Tu parles d’un petit voyage au soleil !!

 

La route me paraît longue, personne ne parle dans la voiture. Soudain on m’arrache ma valise des mains. C’est le gorille de gauche…

 

-        "y’a combien de plakass ?

 

-….

 

- J’AI DIT y’a combien de plakass dans ta valise ?

 

- Heu aucune ce sont mes affaires …

 

-         Elle ne sert à rien alors…Les Pinzutes n'ont jamais d'argent sur eux !"

 

Heu si pour moi elle sert …

 

Mais j’ai la délicatesse de ne pas lui demander de me la rendre.

 

Et pinzute toi même ! (j’apprendrai bien plus tard que les pinzutes, ce sont les continentaux)

 

14h30

 

Après plusieurs heures de routes la voiture s’arrête. Ils me font descendre et m’enlevent le bandeau des yeux. La lumière m’éblouit. On m’invite vivement à rentrer dans une belle villa. On me fait assoir dans un fauteuil sur une terrasse face à une piscine. Ca fourmille de personnes, il s'agit sûrement du QG du PRC. Je ne bouge pas. Un peu plus loin sur des transats discutent deux personnes,  je les reconnais d’après le dossier ce sont Bigulia  et Resistenza  qui discutent

 

- "on a oublié de mettre les affiches pour le meeting ce soir

 

- Laisse  Bigü ! j’ai ouvert le paquet d’affiche le vent fera le reste…"

 

Tiens le PRC est écologique  : Utiliser le vent comme distributeur d’affiches !!

 

Provenant de la piscine, je surprends une autre conversation :

 

- Demain  je ne peux pas … je suis de cimetière.

 

- Charlichou pffff oui mais pourquoi tu t’entêtes à porter des fleurs dans tous les cimetières de la région

 

- bah tu sais bien But !! Ils votent tous pour nous, c’est juste pour les remercier."

 

J’ai vraiment beaucoup de questions a poser à ce Ludu. Ce parti me paraît de plus en plus louche.

 

Un homme s’approche de moi et me dit que je peux aller sur un des transats car Ludu est très occupé et ne pourra me recevoir que dans une petite heure. Je m’exécute et m’installe dans un des transats libres et je me laisse bercer par le doux chant des cigales…. La terrasse est pleine de monde en train de se reposer soit dans l’eau,  soit comme moi sur les transats. C’est calme !

 

Mon portable sonne….  Je le sors pour décrocher … C’est Kewi , la chef …

 

Mais là, tous les regards se tournent vers moi d’un air menaçant. Je comprends que je ne dois pas décrocher si je ne veux  pas finir en petits  morceaux dans le maquis. Un homme s’approche de moi et me dit en chuchotant :

 

-"Mr Darky ce n'est pas qu’on soit contre vous, mais veuillez nous  comprendre, c’est l’heure de la sieste. Et ici c’est sacré la sieste ! En plus, si vous réveillez le patron… il va être exécrable…"

 

Je ne me fais pas prier plus longtemps et j’éteins au plus vite mon portable. C’est pas grave le travail avant tout… la chef attendra.

 

15h00

 

Malgré quelques déboires à mon arrivée, je commence a apprécier mon séjour en Corse… mais quelle aventure ! Me voilà en train de rêvasser devant une piscine…

 

Ma posture me fait penser à une métaphore d’un célèbre auteur Sam B. (dont je tais le nom car certains ont été censurés pour moins que ça.. La culture et VPM ça fait deux !!!. )

 

« Etre aplatis comme une bouse au soleil » …

 

Ah la poésie pleine de finesse ça a du charme !!

 

Je souris et  j’apprécie cette pause bien méritée.

 

16h30 ou 16h45  ou peut être  17h00

 

Ici le temps semble s’être arrêté !

 

On vient me chercher pour enfin rencontre le parrain… heu le patron Ludu !

 

Il était installé face à un immense bureau, dans un grand siège en cuir.

 

Le grand LUDU était face à moi. Un  des hommes lui dit:

 

- "c’est Mr Kronik de chez Darty…

 

- Heu non … Darky de chez Kronik !"

 

Je rectifie avec un léger sourire et en hochant la tête.

 

On se salue courtoisement.

 

-         "Bon bon commençons … Veuillez me laisser avec ce journaliste, installez-vous Mr Darky"

 

Mes gardes du corps … quittèrent la pièce. Je m’installe face à lui. Je suis face à lui, mais je n’ai pas peur. Souvent ça me fait ça. J'angoisse avant, mais pendant je suis bien. Ca doit être ça l’esprit du journaliste…. Je m’éclaircis la voix et je commence.